Dans cet article, je vous emmène dans un univers fait de de mélodies intelligentes et travaillées. Un univers où les ondes de synthés acidulées croisent des lignes acoustiques pour fusionner. Les percussions traditionnelles caribéennes et les bassdrums digitaux se confondent pour donner à l’univers musical de Slim Dak une tessiture musicale se situant  quelque part entre dancehall et hip hop.

En plus de la qualité et de la propreté des productions de ce beatmaker valaisan, l’originalité et la créativité de ses sons interpellent sur une scène stéréotypée où le clonage semble être devenu la norme. Perfectionniste du détail et inspiré pour ses mélodies et ambiances atmosphériques, Slim Dak est un jeune beatmaker, travaillant majoritairement sur Reason, à suivre et qui va vous surprendre.

 

Vous êtes prêts ? Allons à la rencontre de Slim Dak !

MC da Hate : Question rudimentaire mais néanmoins indispensable Slim : Comment en es-tu arrivé à la production musicale ?

Slim Dak : J’ai toujours été un amoureux de la musique. La première fois que j’en ai fait, je devais avoir 7-8 ans environ. Ma mère m’avait proposé de commencer un instrument et j’ai débuté dans une fanfare avec des bases de solfège (qui se sont avérées utiles pour aujourd’hui). Puis lors de l’approbation de mon professeur de musique, on m’a orienté vers l’alto. C’est alors que mon aventure dans une fanfare de cuivres a débuté. En fait, je n’aimais pas ça du tout. Le milieu en lui-même et le style musical ne me correspondaient pas. Je trouvais ça carrément chiant.

Vers l’âge de 12 ans, je me suis mis à écouter du punk. Ça m’a donné envie de me remettre à la zik. Je me suis mis à la batterie et ai pris des cours pendant 1 mois… avant d’arrêter. En fait, c’est là que je me suis rendu compte que de suivre une partition n’était pas fait pour moi. Il fallait que j’aie une certaine liberté afin de créer moi-même quelque chose. Vers 15-16 ans, au cycle, j’ai fait certaines rencontres avec lesquelles on a créé un groupe. On a commencé par reprendre des sons qu’on kiffait comme « Nirvana – Smells Like Teen Spirit » ou « The Ramones – Blitzkrieg Bop ».

On a malheureusement dû stopper l’aventure car notre local se trouvait… dans la maison d’un des membres du groupe. On faisait trop de bruit. Une année et demie s’est écoulée, et entre deux, j’ai commencé mon apprentissage. Un de mes collègues jouait dans un groupe de rock de la région. Il avait un frère qui était guitariste et j’ai pris contact avec lui pour monter un groupe, ensuite on a trouvé un bassiste (le grand frère d’un pote d’enfance). Pendant un peu plus d’une année on créait nos morceaux et on jouait aussi des titres comme « The Casualties – Criminal Class »… avant d’arrêter suite à la perte de notre local et de notre motivation.

A ce moment-là, j’ai totalement dévié dans mon style musical. Je me suis orienté vers le dancehall. J’avais aussi commencé à mixer sur platines vinyles dans le dancehall, hip-hop. Mais mes premiers mix  étaient plutôt teintés de house de la fin des 80’s aux débuts 2000. Peu de temps après, j’ai fait 1 an et demi de danse hip-hop (plus précisément le new style) avec des chorégraphies. Je pourrais comparer les chorégraphies aux partitions car on doit suivre quelque chose de déjà fait. Donc suite à ça, je suis passé en mode danse freestyle. La chose qui a été la plus difficile à ce moment-là était de trouver mon propre style. Quand tu le développes et que tu t’appropries un style, tu travailles énormément l’écoute de la  musique. Tu développes ton oreille à essayer de capter les petites subtilités du beat (notamment les beats hip-hop un peu futuristes et chelous). C’est donc en 2011 que je me suis dit « mais pourquoi ne pas faire mes propres sons carrément ». J’étais et je suis toujours un fan de Ryan Leslie. Je suis tombé sur une première de ses vidéos dans un de ses studios. C’était quand il a produit « Hello » un titre avec Jasmine Villegas. C’est comme ça que j’en suis arrivé à la production musicale.

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 MCDH : Quelles sont tes influences musicales ou artistiques en général ?

SD : Suivant mes morceaux, j’essaie d’y mettre ma touche personnelle. Je pense que cela se résume à un morceau assez mélodique, une touche hip-hop pour le beat et parfois, il m’arrive de changer ma rythmique pour mettre une touche dancehall. En général, j’essaie d’éviter de me baser sur un morceau d’un autre artiste pour que ça n’y ressemble pas. Je préfère concevoir un track de A à Z. Pour les artistes, je n’en ai pas vraiment quoi que comme dit plus haut, Ryan Leslie m’a particulièrement influencé. Il y a aussi J Dilla qui m’inspire, d’ailleurs j’ai produit 2 sons qui se rapprochent pas mal de son style.

 MCDH : Quel est ton meilleur souvenir lié à la musique ?

SD : Il ne s’est pas encore passé énormément de chose dans ma vie de producteur mais je pense, que mon meilleur souvenir a été quand j’ai entendu pour la première fois quelqu’un poser son flow sur un de mes beats.

 MCDH : Et le pire ?

SD : Je ne pense pas en avoir, en tout cas pour le moment.

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 MCDH : Des artistes avec lesquels tu as collaboré qui t’ont marqué ?

SD : Ma première collaboration a été faite avec deux mecs venant de Malaisie. Stash & Blow.

Je vous donne le lien pour écouter :

http://soundcloud.com/slim-dak/stash-blow-my-t-e-a-m-unmixed

Pour la petite histoire, un pote de Genève, originaire du Zimbabwe connaissait Blow car ils ont fait leurs premières années d’école là-bas. Au détour d’une conversation dans les rues de Sion, ce pote m’avait fait écouter ce qu’ils faisaient et m’avait proposé de les contacter. Ce que j’ai fait. Faut juste savoir que dans la rue, il y avait un bruit monstre et que j’avais quasi rien entendu. De retour chez moi, j’ai pu écouter leurs sons en détail et j’ai était surpris positivement. Le projet « My T.E.A.M » est tombé à l’eau. Dommage… ce son était vraiment nice.

Pour ma deuxième collaboration, c’est avec mon best friend, l’homme qu’on appelle Abdoo B. En général, mes sons ne s’accordent pas trop à son univers musical. Cependant, j’avais produit ce son en m’inspirant de J Dilla comme dit plus haut. Voici le lien avec free download  et clip.

Track : https://soundcloud.com/slim-dak/abdoo-b-lifted

Clip video : https://www.youtube.com/watch?v=IyIxC92eoiI

 MCDH : Après tant d’années de création, qu’est-ce qui te motive à poursuivre ?

SD : Ça ne fait longtemps que je suis dans le milieu contrairement à certains mais ce qui me fait poursuivre c’est le côté artistique, créatif. À chaque nouveau son, c’est un défi. D’autant plus que je suis quelqu’un de perfectionniste donc mon son doit être parfait.

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MCDH : Question megalo, quel est ton track préféré de MC da Hate ?

SD : J’avais bien aimé « The Doors »

 MCDH : D’où vient ton blaze ?

SD : Pourquoi Slim Dak ? C’est très simple. Comme je vous l’ai expliqué précédemment, j’ai fait de la danse. Ce n’est rien d’autre que mon blaze de danseur. J’ai décidé de garder le même pour la prod. En plus, aujourd’hui quasi tout le monde m’appelle Slim.

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 MCDH : Où peut-on te contacter (liens où on peut trouver des choses sur moi aussi).

SD : On peut me trouver sur les réseaux sociaux tels que Twitter ou Facebook. Présent sur Soundcloud, on peut aussi me contacter par mail.

Twitter : @slimdaknoname

Facebook : Slim Dak Beat Maker

Soundcloud : https://soundcloud.com/slim-dak

Email : slimdaknoname@gmail.com