405969_305082722889915_220148930_n

   Rytork dans la musique électronique, c’est un peu le super cocktail : « 1 tiers de talent brut, 1 tiers de technique académique, 1 tiers de feeling artistique et une touche d’absurde en guise d’olive ».

Ce DJ-scratcheur-ingénieur du son-producteur a frayé sa route et s’est fait un nom sur la scène techno underground suisse et même au-delà.

En termes de mix vinyl, c’est près de 20 ans d’expérience et un talent certain qui lui ont permis de participer à de nombreux projets et à en développer.

Entre techno minimale et metal hardcore, Rytork oscille alternativement sur plusieurs fréquences dans lesquelles la drum & bass et le breakbeat conceptuel occupent également une place majeure.

Dès la fin des années 90, en tant que DJ, il sillonne la suisse, ses clubs et ses raves. En 2000, il intègre le groupe de metal No Name où sa science du scratch et sa touche électronique apportent un une nouvelle dimension au combo hardcore valaisan.

noname

Plus tard, sa collaboration avec Solex donna naissance à un monstre de puissance nommé Virtual Vandals dont les sonorités dubstep et hardtechno enragée vous laisseront des séquelles.

Mais allons demander qui il est à celui qui, au milieu d’un set sérieux et maîtrisé, peut vous renverser en scratchant des dialogues ou génériques improbables de dessins animés.

 virtual-vandals

MC da Hate : Comment en es-tu arrivé au DJing puis à la production musicale. Quel a été l’événement déclencheur ?

Rytork : Quand un ami m’a fait écouter (je précise) de l’Acid. Je devais avoir moins de 10 ans. Il m’expliquait que c’était interdit et que les flics se pointaient pour stopper la soirée et arrêter les DJs. J’ai reçu une cassette  de ce style si bizarre, ça me faisait penser à de la Pop rock accélérée.

MCDH : Quelles sont tes influences musicales ou artistiques ui t’inspirent particulièrement ?

DJR : Mes premières influences viennent du hard rock avec des groupes comme Iron Maiden qui m’ont fait commencer la batterie. Par la suite j’ai pris une grosse baffe avec les premiers Prodigy, puis, pour continuer dans la musique électronique je dirais qu’Aphex Twin, Dave Clarke, Jeff Mills, Q-bert ou bien encore Kraftwerk font partie de mon patrimoine musical.

MCDH : T’as participé à pas mal de projets, peux-tu nous les citer ?

DJR : Bien sûr, au début j’ai collaboré comme DJ dans des groupes de Metal. Ce fut une sacrée expérience que de faire des concerts et de composer des albums. J’ai aussi eu à travailler en duo comme dj scratcheur et sampleur, une expérience que j’ai également beaucoup appréciée.

A titre professionnel, en tant que technicien de studio, j’ai rencontré pas mal d’artistes et ai donc pu collaborer à tout un tas de projets avec tout un tas de monde.

MCDH : Quel est ton meilleur souvenir dans le domaine musical ?

DJR : Je dirais peut-être le Caprice Festival 2004. Sur la fin, vers 5h du matin, j’envoyais des remix maison du générique de « Kiki » avec du hardcore. Il y a aussi la Techno Parade de Paris dont je garde un excellent souvenir. J’envoyais du gras : un set Techno assez soutenu, voire même Schranz. Partout où je regardais il y avait foule, de la folie !

 capricesfestival_affiche2004

MCDH : Et ton pire souvenir en la matière ?

DJR : Après un bon concert à l’Usine à Genève, quand quelqu’un m’a dit « super les lumières, vraiment bravo ! » Alors que j’étais dj… !  Et de montrer ma tronche dans une émission de la RTS pour présenter mon album. Je n’avais rien préparé et des personnes m’en parlent encore…

MCDH : A mon sens, au vu de la densité et du niveau de la scène techno en suisse à la fin des 90’s, tu avais largement ta place dans les floors hardcore ou techno de ces raves.
Pourquoi ne t’a-t-on pas plus vu à cette époque ?

DJR : N’arrivant pas à me focaliser sur un style précis, je me cherchais encore. J’aimais autant mixer du Hardcore que de la Techno, de la Drum n’bass ou du Hiphop. Des styles de musique pas vraiment mainstream à l’époque. Il faut se souvenir que cette période était amplement dominée par la House Garage et la Trance.

Un autre point important qui ne m’a pas permis de tirer mon épingle du jeu réside dans le simple fait que je n’ai commencé la production qu’au cours des années 2000. C’est un facteur indispensable de nos jours pour s’imposer artistiquement.

MCDH : Après toutes ces années de DJing et de création, qu’est-ce qui te motive à poursuivre ?

DJR : Avant tout : la sensation vrombissante des basses dans les clubs ou soirées ! C’est un truc de fou qui m’a marqué à vie ! Ensuite, il y a toutes ces nouvelles technologies comme par exemple les softs qui encodent les vinyles. C’est juste génial de pouvoir scratcher absolument tout et n’importe quoi. Je mets aussi en ligne mes MaxiMix, des Dj set de 28 minutes ou j’essaie de trouver des titres Electro Techno d’artistes montants ou déjà confirmés. D’ailleurs, n’hésitez pas à m’en proposer!

 R-Torkk pour newmyspace_07

MCDH : Et question mégalo usuelle, quel est ton track préféré de MC da Hate ?

DJR : Un de mes préférée c’est ‘’It Rains Blood’’ avec une mélodie accrocheuse sur une rythmique Dubstep teintée de nuances Indus Abstract. J’ai en plus l’intention de m’essayer à un remix  en espérant être à la hauteur. J’aime bien aussi le remix de DJ Stuff Terror ‘’Sparck’’ sur lequel on sent bien la rencontre et la fusion de vos styles. Il y a un côté organique là-dedans.

MCDH : Question venue d’une autre galaxie pour finir ; aimerais-tu mixer en duo avec Paris Hilton ?

DJR : Evidemment, si elle me contacte je suis partant! J’ai toujours rêvé de faire de la figuration 😉

Qu’on se le dise, ce polyvalent artiste résident à Lausanne a su se créer un impressionnant panel de compétences. En se mettant au service et à l’écoute des autres en tant qu’ingénieur du son tout en exerçant son talent de DJ, cet artiste semble avoir fusionné ces 2 aspects plutôt que de vivre une schizophrénie musicale. Il est vrai que le DJing relève plutôt de l’autisme ou de la mégalomanie, aux antipodes du travail dans l’ombre d’autres artistes auquel est astreint l’ingénieur du son.

La galaxie Rytork est constellée de météorites sonores dont les trajectoires se croisent, se suivent ou se collisionnent. L’ensemble est dense et vous pouvez commencer votre exploration dans l’espace interstellaire Rytork en suivant les liens ci-dessous.

https://soundcloud.com/rytork  (MaxiMix Dj set)
https://www.facebook.com/rytork
email: rytork@gmail.com